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Page:Eliot - La Conversion de Jeanne.djvu/155

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LA CONVERSION DE JEANNE

CHAPITRE XI

Dans ses visites à sa voisine Mme Pettifer, trop ancienne amie pour être délaissée, bien que tryanite, Jeanne entendit quelquefois des allusions à M. Tryan, et dut même écouter son éloge : ce qu’elle subissait avec un sourire d’incrédulité.

« Eh bien, dit-elle un jour, j’aime bien mieux le cher vieux M. Crewe et ses pipes que votre M. Tryan et son Évangile. Quand j’étais petite fille, M. et Mme Crewe me laissaient jouer dans leur jardin et avaient une escarpolette entre les grands ormes ; ma mère n’avait pas de jardin. J’aime les gens qui sont bons ; la bonté est ma religion ; et c’est pour cela que je vous aime, chère madame Pettifer, quoique vous soyez tryanite.

— Mais c’est aussi la religion de M. Tryan — au moins en partie. Il n’y a personne qui s’occupe plus que lui à faire du bien aux pauvres, et il pense à leur corps tout autant qu’à leur âme.

— Oui, oui ; mais il parle beaucoup de foi et