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Page:Eliot - La Conversion de Jeanne.djvu/219

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LA CONVERSION DE JEANNE

sonne ne sache où je suis. Vous reviendrez, n’est-ce pas ? vous ne m’abandonnerez pas à moi-même ?

— Vous ne serez point abandonnée à vous-même. Dieu sera avec vous. Si j’ai réussi à vous donner quelque soulagement, c’est parce que son pouvoir et son amour étaient auprès de vous. Mais je suis reconnaissant qu’il m’ait choisi comme son intermédiaire. Je vous reverrai demain — pas avant le soir, car c’est dimanche, vous savez ; mais, après la méditation, je serai libre. Vous serez jusque-là dans mes prières. Pendant ce temps, chère madame Dempster, ouvrez votre cœur autant que vous le pourrez à votre mère et Mme Pettifer. Rejetez loin de vous l’orgueil qui nous fait répugner à faire connaître nos faiblesses à nos amis. Priez-les de vous aider, de vous préserver du péché que vous redoutez le plus. Privez-vous autant que possible des moyens et de l’occasion de le commettre. Tout effort de ce genre fait avec humilité et soumission est une prière. Promettez-moi d’agir ainsi.

— Oui, je vous le promets. Je sais que j’ai toujours été trop orgueilleuse ; je n’ai jamais pu supporter de parler de moi à personne. J’ai eu cette fierté, même auprès de ma mère ; cela me fâchait toujours quand elle paraissait s’apercevoir de mes fautes.

— Chère madame Dempster, vous ne direz