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Page:Eliot - La Conversion de Jeanne.djvu/244

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SCÈNES DE LA VIE DU CLERGÉ

pas en état d’apprendre de mauvaises nouvelles ; elle est bien abattue ce soir, épuisée ; et elle n’a rien pris pour se remonter, comme elle en avait l’habitude. Elle paraît effrayée même d’être tentée de le faire.

— Dieu en soit loué ! Cette crainte est sa meilleure sauvegarde. »

Lorsque M. Tryan entra dans le parloir, Jeanne l’attendait impatiemment, et son visage pâle et triste s’éclaira d’un sourire lorsqu’elle se leva pour aller à sa rencontre. Mais, l’instant suivant, elle lui dit avec inquiétude :

« Comme vous avez l’air malade et fatigué ! Vous avez été si occupé aujourd’hui, et cependant vous venez me parler. Vous vous usez tout à fait. Je vais dire à Mme Pettifer de vous préparer quelque chose à manger. Mais voici ma mère ; vous ne l’avez pas encore vue, je crois. »

Tandis que M. Tryan causait avec Mme Raynor, Jeanne sortit, et lui, voyant que cette pensée bienveillante à son égard servirait à contre-balancer l’abattement de la jeune femme, ne chercha point à s’opposer à son désir et accepta le souper que lui offrit Mme Pettifer, tout en parlant d’une société de vêtements qu’il allait établir à Paddiford et du manque de prévoyance parmi les pauvres gens.

Bientôt, cependant, Mme Raynor dit qu’elle devait aller passer une heure chez elle pour voir ce que faisait sa petite bonne. Mme Pettifer