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Page:Eliot - La Conversion de Jeanne.djvu/253

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LA CONVERSION DE JEANNE

coffre-fort……, arrêtez-la……, elle veut m’entraîner dans l’eau noire……, son sein est noir……, il est tout serpents……, ils s’allongent……, les grands serpents blancs s’allongent……  »

Ici M. Pilgrim s’avança avec l’appareil pour lier son malade ; mais les efforts de Dempster devinrent de plus en plus violents. « Palefrenier ! palefrenier ! cria-t-il, amenez le cabriolet…… donnez-moi le fouet ! » — et, s’échappant des mains robustes qui le tenaient, il commença à frapper furieusement les couvertures avec son bras droit.

« Ôtez-vous, brute boiteuse ! — sc — sc — sc ! c’est ça ! vous allez ! Ils pensent m’avoir attrapé, n’est-ce pas ? Les lâches imbéciles ! Je les retrouverai. Je leur ferai dire la Prière du Seigneur à l’envers…… Je les poivrerai si bien que le diable les mangera tout crus…… Sc — sc — sc — nous verrons qui gagnera alors…… Allez donc, damnée bête boiteuse……, je vous ouvrirai le dos……, je……  »

Il se souleva avec un effort plus violent que jamais pour battre les draps, et retomba en arrière, en proie aux convulsions. Jeanne poussa un cri et retomba à genoux. Elle crut qu’il était mort.

Dès que M. Pilgrim fut libre de lui donner un moment d’attention, il vint à elle et, la prenant par le bras, essaya avec douceur de l’emmener hors de la chambre.