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Page:Eliot - La Conversion de Jeanne.djvu/287

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LA CONVERSION DE JEANNE

ils en conclurent que moins ils parleraient de lui, mieux ce serait.

Au milieu de tous les plaisirs que le voisinage procurait à Jeanne, il n’était rien qu’elle aimât tant que de prendre une tasse de thé à la Maison Blanche et de se promener avec M. Jérôme autour du jardin et du verger. Il y avait des sujets de conversation sans fin entre elle et ce vieillard, car Jeanne trouvait à la compagnie humaine le plaisir ingénu qui donne de l’intérêt à tous les détails personnels venant de lèvres sincères, et, de plus, ils mettaient un intérêt commun à former des plans pour venir en aide à leurs voisins pauvres. Un des objets de la charité de M. Jérôme était, comme il le disait souvent, d’empêcher des gens laborieux de tomber à la charge de la paroisse. « J’aimerais mieux donner dix shillings pour aider un homme à se soutenir sur ses propres jambes, que de payer une demi-couronne pour lui acheter une béquille de la paroisse. J’ai souvent vu que, si vous aidez un homme par un don de bon voisinage, cela lui adoucit le sang ; il trouve que c’est une bonté de votre part ; mais les shillings de la paroisse le lui tournent à l’aigre ; il ne les trouve jamais suffisants. » Pour appuyer cette opinion, M. Jérôme avait une grande provision de détails au sujet de personnes comme Jim Hardy, le charretier de charbon, « qui avait perdu son cheval », et