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Page:Eliot - La Conversion de Jeanne.djvu/6

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SCÈNES DE LA VIE DU CLERGÉ

massif ; le devant de son costume était totalement couvert de tabac, et le chat, s’étant approché de lui, avait été pris d’un violent accès d’éternuement, accident qui, mal interprété, l’avait fait mettre à la porte. M. Dempster se tenait habituellement le menton rentrant et la tête penchée en avant, fatiguée, probablement, d’un occiput prépondérant et d’un frontal bombé, entre lesquels la surface coronale déprimée s’étendait comme une prairie plate. On remarquait ses joues bouffies et une bouche saillante, malgré l’absence de lèvres. Quant à son nez, je puis seulement dire qu’il était plein de tabac ; comme il était impossible de saisir son regard, il eût été difficile de se prononcer sur la couleur de ses yeux.

« Eh bien, ce n’est pas moi qui me donnerai la peine de rabattre ce jargon d’hypocrisie », dit M. Tomlinson, le riche meunier. « Je sais assez à quoi servent ces réunions du dimanche soir… pour que les filles y rencontrent leurs amoureux et y préparent des malheurs. On a déjà bien assez de peine avec les servantes… plus qu’autrefois, du temps de ma mère ; cela vient de nouveaux essais d’éducation. Donnez-moi une servante qui ne sache ni lire ni écrire, et qui ne puisse pas même dire dans quelle année du Seigneur elle est née. Je voudrais savoir maintenant quel bien ont fait les écoles du dimanche. Avant ça, les garçons allaient, le dimanche matin, à la recherche des nids d’oiseaux ; et c’était fameux… de-