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Page:Eliot - La Conversion de Jeanne.djvu/66

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SCÈNES DE LA VIE DU CLERGÉ

tile, soit par manque de place, avait omis d’indiquer. Au milieu des effrayants hourras qui saluèrent cette œuvre d’art symbolique, la voiture avait atteint la porte du « Lion-Rouge », et, aux cris de « Vive à toujours Dempster ! » interrompus de temps en temps par un faible hourra pour Tomlinson et Budd, répondit bientôt l’apparition du procureur à la grande fenêtre d’en haut, où l’on vit aussi, à l’arrière-plan, la tête chétive de M. Budd et les yeux clignotants de M. Tomlinson.

M. Dempster tenait son chapeau à la main et avançait la tête en la secouant en forme de salut. Un tonnerre de hourras se changea à la fin en cris répétés de : « Silence ! Écoutez-le ! Allez, Dempster ! » et la voix rauque du procureur put se faire distinctement entendre.

« Concitoyens, cela nous fait le plus grand plaisir — je parle pour mes respectables collègues aussi bien que pour moi-même — d’être témoins de ces fortes preuves de votre attachement aux principes de notre excellente Église et de votre zèle pour l’honneur de notre vénérable pasteur. Mais je n’en attendais pas moins de vous. Je vous connais bien. Je vous connais depuis plus de vingt ans, comme une réunion des plus honnêtes et respectables payeurs de taxes du comté. Vos cœurs sont honnêtes jusqu’au fond ! Personne ne réussira à vous faire avaler son bigotisme et son hypocrisie. Vos gosiers sont habitués à ce que vous les laviez d’une liqueur de