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Page:Eliot - La Conversion de Jeanne.djvu/78

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SCÈNES DE LA VIE DU CLERGÉ

de M. Crewe décourageant une semblable spéculation ; les jeunes gens comme il faut de Milby, qui venaient ordinairement à la maison pour les vacances du milieu de l’été, sortaient de pensionnats éloignés. Quelques-uns de nous venaient d’endosser l’habit à pans, et, la conscience d’une nouvelle responsabilité venant se joindre à ce costume, nous étions parmi les candidats à la confirmation. Je voudrais pouvoir dire que la solennité de nos sentiments était au niveau de la circonstance ; mais des garçons doués de peu d’imagination ne sont guère portés à reconnaître les institutions apostoliques dans le développement de leurs formes, et je crains bien que cette émotion dominante au sujet de la cérémonie ne fût un sentiment de contrainte, et que notre principale opinion ne fût l’idée spéculative et hérétique, qu’on devrait limiter ladite cérémonie aux filles seulement.

Mais, comme je l’ai dit, la matinée était chaude, les cloches sonnaient, et les dames de Milby avaient revêtu leurs plus beaux atours.

Qui est cette femme élégante qui, de si bon matin, marche d’un pas rapide le long de la rue du Verger, un gros bouquet à la main ? Serait-ce Jeanne Dempster, qui a fait naître en nous une si profonde pitié, un après-minuit, il y a quinze jours à peine ? Oui ; aucune autre femme dans Milby n’a ces grands yeux noirs, cette simple robe de mousseline et ce châle de