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Page:Eliot - La Conversion de Jeanne.djvu/9

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LA CONVERSION DE JEANNE

« Vous feriez mieux de le laisser tranquille, Byles : vous ne l’emporterez pas si vite sur Dempster », noya la réponse du trop instruit Byles, qui se leva furieux et sortit du bar.

« Un mauvais jacobin parvenu, messieurs, continua Dempster. J’étais décidé à m’en débarrasser. Qu’a-t-il besoin de s’introduire dans notre société ? Un homme qui n’a pas plus de principes que de propriété, ce qui est, à ma connaissance, considérablement moins que rien. Un athée insolvable, messieurs. Un déiste babillard, bon pour s’asseoir au coin de la cheminée d’un cabaret et faire des commentaires blasphémateurs sur l’unique gazette graisseuse maniée par des chaudronniers pleins de bière. Je ne souffrirai pas dans ma société un homme qui parle légèrement de la religion. La signature d’un individu tel que Byles ferait tache sur votre protestation.

— Où en êtes-vous de vos signatures ? » dit M. Pilgrim, le docteur, gros personnage en bottes à revers qui était entré pendant le discours de M. Dempster. M. Pilgrim revenait d’une longue tournée au milieu des fermes, dans laquelle il avait pris deux solides repas, qu’il appelait modestement des « bouchées » ; et comme chaque bouchée avait été suivie de quelques verres de « mélange », où l’eau n’entrait que pour une faible proportion, il était dans un état que son groom désignait d’une manière poétique-