Page:Eliot - Middlemarch, volume 1.djvu/151

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inquiétez fort de ce que dit Mary — et vous êtes trop grossier pour me laisser parler.

— Certainement, je m’inquiète de ce que dit Mary. C’est la meilleure fille que je connaisse.

— Je n’aurais jamais cru qu’on put devenir amoureux d’elle.

— Quelle prétention avez-vous de savoir comment les hommes deviennent amoureux ? Les filles ne le savent jamais.

— Au moins, Fred, permettez-moi un conseil. Tâchez de ne pas vous éprendre d’elle car elle m’a dit qu’elle ne vous épouserait pas, quand même vous le lui demanderiez ?

— Elle pouvait attendre que je le lui eusse demandé.

— Je savais que cela vous vexerait, Fred.

— Pas du tout. Elle ne l’aurait pas dit si vous ne l’y eussiez provoquée.

Avant d’arriver à la maison. Fred prit le parti de raconter toute l’affaire aussi simplement que possible à son père ; celui-ci prendrait peut-être sur lui la tâche désagréable de parler à Bulstrode.