Page:Eliot - Middlemarch, volume 1.djvu/385

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— Quoi ! d’avoir vu le vieillard ? Ah ! voyez-vous, c’est qu’il a toujours eu une jolie confiance en moi.

Ici, le commissaire-priseur se pinça les lèvres et fronça le sourcil d’un air méditatif.

— Est-il permis à tout le monde de demander ce qu’a dit un frère ? commença Salomon tout bas d’un ton d’humilité où il voulait mettre une finesse extraordinaire.

— Oh oui, il est permis à tout le monde de le demander, dit M. Trumbull d’un ton de bonne humeur un peu tranchant. Il est permis à tout le monde d’interroger. Il est permis à tout le monde de donner à ses remarques un tour interrogatif ; et la sonorité de sa voix s’élevait avec son éloquence.

— Je ne serais pas fâché d’apprendre qu’il ait pensé à vous, monsieur Trumbull. Je n’ai jamais été contre les méritants. Ce sont ceux qui ne méritent rien que je combats.

— Ah ! voilà, voilà ! dit M. Trumbull d’une façon significative. On ne peut nier que des gens non méritants se soient déjà trouvés légataires et même légataires universels. Il en est ainsi avec les dispositions testamentaires.

— Voulez-vous dire comme une chose certaine, monsieur Trumbull, que mon frère ait légué sa propriété en dehors de notre famille, demanda mistress Waule sur laquelle, étant donnée sa disposition naturelle au découragement, ses paroles venaient de produire un effet accablant.

— On ferait tout aussi bien de laisser tout de suite ses terres aux pauvres que de les laisser à de certaines gens, observa Salomon, voyant que la question de sa sœur ne recevait pas de répons.

— Comment, la terre de Blue-Coat ? insista mistress Waule. Oh ! monsieur Trumbull, vous ne voulez pas dire cela ? Ce serait se révolter à la face du Tout-Puissant qui l’a toujours fait prospérer.

Tandis que mistress Waule parlait, M. Borthrop Trum-