Page:Eliot - Middlemarch, volume 2.djvu/102

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Ce sera assez protester contre la pluralité des fonctions qu’on veut réformer, si je laisse à un autre la plus grande partie du revenu. La chose importante n’est pas de renoncer au pouvoir, mais d’en bien user.

— J’y ai songé aussi, dit Dorothée. Tant qu’il ne s’agit que de soi-même, je crois qu’il serait plus facile de renoncer au pouvoir et à l’argent que de les garder et de s’en bien servir. Ce patronage peut sembler assez mal placé entre mes mains, et pourtant je sentais que je ne devais pas le laisser aller à d’autres.

— Et quant à moi, je serai tenu de faire en sorte que vous n’ayez pas à regretter d’avoir usé de votre droit, répondit le vicaire.

Il avait une de ces natures où la conscience a besoin, pour mieux agir, que le joug de la vie cesse de les écorcher. Il ne fit pas étalage d’humilité, mais, au fond de son cœur, il se sentait honteux d’avoir montré des faiblesses dont bien d’autres étaient restés purs, qui pourtant n’obtenaient point de bénéfices.

— J’ai toujours souhaité d’être autre chose que clergyman, dit le vicaire à Lydgate. Mais peut-être, après tout, vaut-il mieux que je m’efforce de faire de moi le meilleur clergyman possible ; c’est en se mettant à ce point de vue-là voyez-vous, que les difficultés paraissent très simplifiées, conclut-il en souriant.

Sa part de devoirs paraîtrait maintenant toute facile au vicaire. Mais le devoir a pour se manifester, des occasions imprévues, comme par exemple un ami un peu ennuyeux que nous avons aimablement invité à venir nous voir et qui se casse la jambe sous notre toit.

Une semaine plus tard à peine, le devoir se présenta chez lui, dans la personne de Fred Vincy revenu d’Omnibus-Collège avec ses grades de bachelier.

— Je suis confus de vous déranger, monsieur Farebro-