Page:Eliot - Middlemarch, volume 2.djvu/15

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votre microscope et sur vos fioles. Avouez que vous aimez toutes ces choses mieux que vous ne m’aimez moi-même.

— N’avez-vous pas assez d’ambition pour désirer que votre mari devienne quelque chose de mieux qu’un médecin de Middlemarch ? dit Lydgate, appliquant ses mains sur les épaules de sa femme et la regardant avec une tendre gravité. Je vous ferai apprendre mes vers favoris d’un vieux poète :


Pourquoi notre orgueil ferait-il tant d’effort pour être
Et n’être plus ? Quel bien comparable à celui-là :
Faire des choses dignes d’être écrites, en écrire
De dignes d’être lues, et charmer le monde ?


Ce que je veux, Rosy, c’est de faire des choses dignes d’être écrites, et d’écrire moi-même ce que j’aurai fait. Il faut, mon ange, pour y arriver, qu’un homme travaille.

— Je souhaite naturellement que vous fassiez des découvertes : personne plus que moi ne pourrait souhaiter de vous voir atteindre à une haute position en meilleur lieu. Vous ne direz pas que j’ai jamais essayé de vous empêcher de travailler. Mais nous ne pouvons pas vivre comme des ermites. Vous ne m’en voulez pas, Tertius ?

— Non, chère, non. Je suis trop pleinement heureux.

— Et qu’est-ce que mistress Casaubon avait à vous dire ?

— Elle voulait seulement me questionner sur la santé de son mari, Mais je crois qu’elle va se montrer d’une générosité magnifique pour notre nouvel hôpital. Je crois qu’elle nous donnera deux cents livres par an.