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Page:Eliot - Silas Marner.djvu/114

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CHAPITRE VIII


Lorsque Godfrey Cass revint de la soirée de Mme Osgood, à minuit, il ne fut pas très surpris d’apprendre que Dunsey n’était pas rentré à la maison. Peut-être celui-ci n’avait-il pas vendu Éclair et attendait-il une autre occasion ; peut-être que, à cause du brouillard de l’après-midi, il avait préféré se réfugier à l’auberge du Lion Rouge à Batherley pour y passer la nuit, si la chasse l’avait retenu dans ce voisinage ; car, il n’était pas probable qu’il se sentit très contrarié de laisser son frère dans l’incertitude. L’esprit de Godfrey était trop absorbé par les attraits et les manières de Nancy à son égard, trop plein d’exaspération contre lui-même et contre son sort, — exaspération qui ne manquait jamais de se produire en lui, à la vue de cette jeune fille, — pour qu’il songeât beaucoup à Éclair ou à la conduite probable de Dunstan.

Le matin suivant tout le village fut mis en émoi par l’histoire du vol. Godfrey, comme tous les autres, passa son temps à en recueillir et discuter les nouvelles, et à visiter les Carrières. La pluie avait fait disparaître toute possibilité de distinguer des pas ; mais un examen minutieux de l’endroit avait fait découvrir, dans une direction opposée au village, une boîte à amadou à moitié enfoncée dans la