Outre M. Macey, une autre personne qui consolait Silas, vint à lui le cœur tout rempli des mêmes pensées, C’était Mme Winthrop, la femme du charron. Les habitants de Raveloe n’allaient pas aux offices avec une régularité scrupuleuse. Peut-être eût-il été difficile de trouver quelqu’un dans la paroisse, qui ne pensât pas que les fidèles fréquentant l’église tous les dimanches du calendrier, manifestaient un désir avide d’être bien avec le ciel, et d’obtenir indûment un avantage sur leurs voisins, — un désir d’être meilleurs que le commun des mortels, impliquant un certain blâme à l’adresse des gens qui, ayant eu des parrains et des marraines aussi bien qu’eux, possédaient un droit égal au service funèbre. En même temps, il était entendu que tout le monde, excepté les domestiques et les jeunes gens, devait recevoir le sacrement de l’eucharistie à l’une des grandes fêtes. Le squire Cass lui-même communiait à Noël, tandis que ceux qui étaient considérés comme bons chrétiens, allaient à l’église plus souvent, mais avec modération cependant.
Mme Winthrop comptait parmi ces derniers. C’était en tout point une femme consciencieuse et scrupuleuse. Elle avait une telle ardeur à remplir ses devoirs, que la vie ne semblait pas les lui présenter assez fréquemment, lorsqu’elle ne se levait pas à quatre heures et demie du matin. Cela diminuait, il est vrai, la besogne des heures qui suivaient, et cet inconvénient devenait pour elle un problème qu’elle cherchait constamment à résoudre.