Page:Eliot - Silas Marner.djvu/192

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vengeance. » Là-dessus, l’agile docteur fit une grimace expressive.

« Avez-vous jamais entendu pareille chose ? » dit Mme Kimble, en riant de très bonne humeur au-dessus de son double menton, à part à Mme Crackenthorp, qui clignotait de l’œil, hochait la tête et avait l’intention aimable de sourire. Mais cette intention se perdit dans de légers refrognements et de petits bruits.

« Je suppose que c’est là l’espèce de vengeance adoptée dans votre profession, Kimble, si vous en voulez à un malade, dit le pasteur.

— Nous n’en voulons jamais à nos malades, excepté lorsqu’ils nous quittent, répondit M. Kimble. Alors, vous voyez, nous n’avons pas l’occasion de leur faire des ordonnances. Ah ! mademoiselle Nancy, » continua-t-il, arrivant tout d’un coup auprès d’elle en sautillant, « vous n’oublierez pas votre promesse ? Vous devez me réserver une danse, vous savez.

— Allons ! allons ! Kimble, ne soyez pas trop empressé, fit le squire. Laissez aux jeunes des chances de réussir. Voilà mon fils Godfrey qui vous jettera le gant, si vous enlevez Mlle Nancy. Il l’a demandée pour la première danse, j’en réponds. N’est-ce pas, monsieur ? Qu’en dites-vous ? , comme il se penchait en arrière et regardait Godfrey. N’avez-vous pas demandé à Mlle Nancy d’ouvrir le bal avec vous ? »

Godfrey était extrêmement mal à son aise, par