Page:Eliot - Silas Marner.djvu/224

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de se donner un peu de mouvement, « je vais aller chercher la femme, — Mme Winthrop.

— Ah, bah ! envoyez une autre personne, dit l’oncle Kimble, se hâtant de partir avec Marner.

— Vous me ferez savoir si je puis être utile à quelque chose, Kimble, » dit M. Grackenthorp. Mais le docteur était trop loin pour entendre.

Godfrey aussi avait disparu. Il avait été prendre vivement son chapeau et son pardessus, conservant juste assez de présence d’esprit pour se souvenir qu’il ne devait pas passer pour un insensé ; mais il s’élança au dehors dans la neige, sans se soucier de ses souliers fins.

Quelques minutes après, il se rendait rapidement aux Carrières, en compagnie de Dolly. Tout en sentant qu’il était bien naturel qu’elle-même bravât le froid et la neige afin d’aller accomplir une œuvre de miséricorde, cette femme était cependant très tourmentée de voir un jeune monsieur se mouiller les pieds pour obéir à une impulsion semblable.

« Vous feriez beaucoup mieux de vous en retourner, monsieur, dit Dolly, avec une compassion respectueuse. Vous n’avez pas besoin de prendre froid. Mais je vous demanderai d’avoir la bonté, en vous en allant, de dire à mon mari de venir, — il est à l’Arc-en-Ciel, je crois, — si vous trouvez qu’il n’a pas trop bu pour être utile. Sinon, il y a Mme Snell qui pourra peut-être nous envoyer son petit domestique afin de faire les courses, car il sera probable-