Page:Eliot - Silas Marner.djvu/334

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— Pour aller où, petit père ? dit Eppie, très surprise.

« Dans mon ancien pays,… dans la ville où je suis né,… dans la Cour de la Lanterne. Je désire voir M. Paston, le pasteur : on a peut-être découvert quelque indice qui ait permis de reconnaître que j’étais innocent du vol. M. Paston était un homme qui avait beaucoup de lumières. Je veux l’entretenir au sujet de la coutume de jeter le sort. J’aimerais aussi à lui parler de la religion de ce pays, car je suis tenté de croire qu’il ne la connaît pas. »

Eppie fut très joyeuse. Il y avait pour elle non seulement la perspective de l’étonnement et du plaisir de voir un nouveau pays, mais aussi celle de revenir raconter à Aaron tout ce qu’elle aurait vu ou entendu. Aaron était tellement plus instruit qu’elle sur la plupart des choses, que ce serait assez agréable d’avoir ce petit avantage vis-à-vis de lui. Mme Winthrop, qui avait une crainte vague des dangers inhérents à un voyage aussi long, exigea à plusieurs reprises l’assurance que nos voyageurs n’iraient pas au delà des régions desservies par les voitures des messagers et les lentes charrettes. Elle était cependant très contente que Silas allât revoir son pays et découvrir si on l’avait justifié de la fausse accusation dont il avait été l’objet.

« Vous auriez l’esprit plus tranquille durant le reste de votre vie, maître Marner, dit Dolly, j’en suis sûre. Et s’il y a moyen d’obtenir quelques lumières