Page:Eliot - Silas Marner.djvu/341

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Vue à quelque distance, comme elle marchait à travers le cimetière et descendait le village, Eppie semblait vêtue de blanc immaculé, et ses cheveux produisaient l’effet de cette teinte d’or qu’on voit sur un lis. L’une de ses mains s’appuyait au bras de son mari ; de l’autre, elle serrait celle de son père, Silas.

« Vous n’allez pas me donner, père ! » avait-elle dit avant le départ pour l’église ; « vous ne ferez que prendre Aaron pour fils. »

Dolly Winthrop venait après avec son mari, et c’était là tout le petit cortège nuptial.

Il y avait beaucoup d’yeux pour le regarder, et Mlle Priscilla Lammeter était bien aise qu’elle et son père se fussent trouvés arriver en voiture à la porte de la Maison Rouge, juste à temps pour voir ce joli spectacle. Ils étaient venus tenir compagnie à Nancy, ce jour-là, parce que M. Cass avait été obligé, pour des raisons particulières, de se rendre à Lytherly. Ceci semblait être bien dommage ; car, autrement, il aurait pu, comme M. Grackenthorp et M. Osgood ne manqueraient pas de le faire, aller voir le repas de noces qu’il avait commandé à l’auberge de l’Arc-en-Ciel, en raison du grand intérêt qu’il portait naturellement au tisserand, lésé par un membre de sa famille.

« J’aurais bien désiré que Nancy eût le bonheur de trouver une enfant pareille à celle-là pour l’élever, » dit Priscilla à son père, comme ils étaient