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opulent serait plus utilement généreux s’il songeait comme pascal que ce qui ne nous procure qu’un vain plaisir, peut apporter l’espérance et la vie dans une famille malheureuse ! ne vaut-il pas mieux aider le pauvre qui nous bénit ; que d’[illisible] des flatteurs, des ingrats qui bientôt nous oublient.

Tel a été Pascal, si extraordinaire par ses vertus, bien plus extraordinaire encore par son génie. Il fut à la fois physicien géomètre, philosophe, écrivain du premier ordre : ce qu’il y a de plus secret dans la nature, dans les sciences, dans la métaphysique semble s’être tour à tour dévoilé à lui ; il a tout embrassé et toujours son vol a été celui de l’aigle. que de gloire pour un seul homme ! qu’eut-il fait encore s’il eût vécu plus longtemps ! la nature en le rappelant si tôt à elle ne semble-t-elle pas s’être vengée de sa supériorité ? mais pourquoi former des regrets puisque ce court passage a été si glorieux pour lui, si utiles aux progrès de l’esprit humain, ses mânes ne pourraient que s’offusquer de nos plaintes ; ne vit-on pas Achille préférer une jeunesse courte mais glorieuse à une longue et inutile vieillesse…