Page:Eloge de Blaise Pascal n°4 - Blaise Pascal naquit à Clermont en 1623 - FR-631136102.pdf/8

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

les temps; on voit souvent passer un siècle sans qu'il paraisse un homme de génie ; mais le siècle de louis XIV, pour faire admirer Pascal, produisit une génération de savans : parmi ses contemporains illustres, il distinguait montaigne, nicole, mallebranche, labruyère, bourdaloue et lafontaine ; mais celui avec qui la nature lui donna une conformité étonnante pour les gouts, les talens et l'esprit : ce fut locke, le Pascal des anglais. le parallèle de ces deux grands hommes nous offre des rapports singuliers : tous deux méthodiques et logiciens ; tous deux ayant exercé leurs nobles facultés pour expliquer l'entendement humain ; tous deux ayant prouvé l'existence d'un être suprême et par leur éloquence et par leurs actions ; tous deux ayant dépassé mallebranche, descartes ; descartes qui, d'un siècle savant fit un siècle éclairé ; tous deux nés d'une santé délicate et d'une humeur mélancolique ; tous deux ayant préservé leur jeunesse des vices où tombent la plupart des hommes ; tous deux ayant des mœurs pures, sacrifiant tout à la vertu. Pascal portait dans le monde une rêverie douce, un air de tristesse qui convenait à son esprit d'observation, à la faiblesse de sa santé ; mais il y plaisait par une raison supérieure toujours accommodée à la portée de ceux qui l'écoutaient. il n'y fit jamais parade de son savoir, disant qu'il aimerait mieux, comme newton, vivre inconnu que d'exposer sa vie aux troubles des orages littéraires. il supportait tous les