Page:Elzéar - La Femme de Roland, 1882.djvu/13

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poitrine ferme et provocante, où la pureté de lignes de la statuaire antique semblait relevée de je ne sais quelle capricieuse et moderne ironie.

Jacques Roland, penché depuis deux heures sur son chevalet, fit deux pas en arrière et déposa sa palette sur un bahut de chêne sculpté, satisfait de son œuvre déjà avancée. Puis ses yeux s’arrêtèrent sur son modèle, immobile dans sa pose extatique et lassée.

Suzanne était étrangement belle ainsi.

Jacques s’approcha d’elle doucement, sans qu’elle s’en aperçût, et l’embrassa sur les yeux.

Suzanne parut s’éveiller en sursaut d’un songe lointain :