Page:Elzenberg - Le Sentiment religieux chez Leconte de Lisle, 1909.djvu/182

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trouble ni respect »,[1] c’est, peut-on-dire, la protestation de Leconte de Lisle contre le préjugé des modernes, chrétiens ou non, qui n’ont pour ces vieux polythéismes qu’un sourire dédaigneux[2].

    personnage du Runoïa ; — voy. aussi l’Apollonide [Derniers poèmes, p. 99) :

    Devant la majesté du Temple et de l’Autel,
    Femme, ne parle pas ainsi d’un Immortel.

    Je ne parle pas ici de la religion égyptienne, autrement il faudrait citer tout Néférou-Ra.

  1. Poèmes barbares, p. 130 :

    Mais à ces chants sacrés, à cet auguste aspect,
    Son cœur ne ressentit ni trouble ni respect.

    Et plus loin :

    Profanant la nuit sainte et les rites des Dieux.

  2. En dehors des religions de l’Inde, des religions monothéistes groupées autour du christianisme, et du groupe polythéiste païen, on ne peut guère citer que deux pièces : la Genèse polynésienne, qui n’est qu’une vision cosmogonique [Poèmes barbares, p. 46] et Néférou-Ra [ibid., p. 38], de caractère très religieux, et qu’il faut citer pour cette raison, mais qu’on ne peut faire entrer en ligne de compte avec les paganismes naturalistes ; une certaine couleur métaphysique jointe à beaucoup d’onction la ferait plutôt rapprocher des poèmes viçnuïtes.