jeunes Américains annonçant une ère meilleure — le pain plus abondant. Elles drainent la terre, la rendent molle et friable ; elles ont fait un jardin du Chatt Moss[1] anglais, et en feront aujourd’hui autant du Dismal Swamp[2]. Mais, outre cet avantage, elles sont le texte d’opinions meilleures et de meilleures promesses pour l’humanité.
Il y a eu en Angleterre un cauchemar, né de l’indigestion et du spleen parmi les rois du sol et les rois du métier à tisser — la théorie selon laquelle les hommes se multiplient trop rapidement pour les ressources de la terre, se multiplient d’après une proportion géométrique, tandis que le blé ne le fait que d’après une proportion arithmétique ; d’où il suit que plus nous sommes prospères, plus vite nous approchons de ces terribles limites : que dis-je ? — la condition de chaque génération nouvelle est pire que celle de la précédente, parce que les premiers arrivés prennent les meilleures terres ; les survivants, les meilleures qui restent, et chaque vague de population qui succède est poussée vers de plus pauvres, de sorte que la terre fournit toujours moins de produits à des armées grossissantes de consommateurs. Henry Carey, de Philadelphie, a répondu : « Il n’en est pas ainsi, M. Malthus, mais c’est précisément le contraire de la réalité. »
Le premier planteur, le sauvage sans aides, sans outils, visant avant tout à se protéger de ses ennemis — hommes ou bêtes — occupe de pauvres terres.