ce moment je ne fais que — » Ah ! pauvre dupe, ne pourrez-vous jamais vous dégager des filets de ce maître enchanteur — n’apprendrez-vous jamais que quand ces années irrévocables auront tissé entre aujourd’hui et nous leur splendeur azurée, ces heures qui passent brilleront et nous attireront comme la fantaisie la plus libre, les demeures de la beauté et de la poésie ? Qu’il est difficile de rester droit devant elles ! Les événements qu’elles apportent, leurs affaires, leurs distractions, leur bavardage, leur travail pressé, tout cela aveugle et détourne l’attention. Celui-là est fort qui peut les regarder en face, percer leur duperie, sentir leur identité, et garder la sienne ; celui qui sait sûrement que jusqu’à la fin du monde elles seront pareilles les unes aux autres, et ne permet ni à l’amour, ni à la mort, ni à la politique, ni à la guerre, ni au plaisir, de le détourner de son œuvre.
Le monde est toujours égal à lui-même, et dans les moments de pensée plus profonde, tout homme a conscience de répéter les expériences qu’ont faites les gens dans les rues de Thèbes ou de Byzance. Sur la nature règne un éternel Maintenant, mettant dans nos bosquets les mêmes roses qui charmaient le Romain et le Chaldéen dans leurs jardins suspendus. « Pourquoi donc », demande-t-il, « étudier les langues et parcourir les pays, pour apprendre des vérités si simples ? »
L’histoire de l’art antique, les fouilles des cités, la découverte des livres et des inscriptions — oui, c’étaient là de belles œuvres, leur histoire est digne d’être connue, et des Académies se réunissent pour établir l’autorité des anciennes écoles. Que de