Jamblique qu’il venait après Platon au point de vue du temps, non du génie. En ce qui concerne Plotin, nous avons les éloges de Porphyre et de Longin, et les faveurs de l’Empereur Gallien — montrant le respect qu’il inspira à ses contemporains. Si après avoir lu avec intérêt Isis et Osiris, par Plutarque, quelqu’un veut lire dans Synésius le chapitre intitulé « Providence », traduit en anglais par Thomas Taylor, il trouvera là un des restes majestueux de la littérature et, comme un homme marchant dans le plus sublime des temples, il concevra une gratitude nouvelle pour ses semblables, et une nouvelle appréciation de leur noblesse. Le scholar doué d’imagination trouvera pour son esprit peu de stimulants pareils à ces auteurs. Il entrera dans les Champs-Élyséens ; et les grandes et agréables figures de dieux, de démons, d’êtres démoniaques, de divinités de l’air et des eaux, de démons aux yeux fulgurants, et tout le reste de la rhétorique platonicienne, un peu exagéré par le soleil d’Afrique, flotteront devant ses yeux. L’assistant est monté sur le trépied de la grotte de Delphes, son cœur bondit, sa vue est plus perçante. Ces guides parlent des dieux avec autant de profondeur et de détails pittoresques que s’ils avaient réellement assisté aux festins de l’Olympe. Le lecteur de ces livres apprend à connaître de nouveau son propre esprit, de nouvelles régions d’idées lui sont ouvertes. La Vie de Pythagore, par Jamblique, agit plus directement que les autres sur la volonté, car Pythagore était un homme éminemment pratique, fondateur d’une école d’ascètes, créateur de colonies, et nullement un homme adonné aux seules études abstraites.
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