l’amèneront à Gibbon qui le prendra par la main et le conduira avec beaucoup d’agrément — en indiquant tous les détails remarquables de la route — à travers une période de quatorze cents ans. Il ne peut se passer de Gibbon, avec ses vastes lectures — avec tant d’esprit et tant de suite dans les idées que, bien qu’il ne soit jamais profond, son livre est un des bienfaits de la civilisation, comme le nouveau chemin de fer d’un océan à l’autre — et je crois qu’il renverra sûrement le lecteur à ses Mémoires sur lui-même, et aux Extraits de mon Journal, aux Extraits de mes Lectures, qui pousseront le plus paresseux des scholars à rivaliser avec son œuvre prodigieuse.
Parvenu maintenant sain et sauf jusqu’à la chute de Constantinople, en 1453, notre flâneur est en très bon chemin, car il est ici des guides fidèles qui l’attendent. Les faits capitaux de l’histoire de l’Europe sont vite appris. Voici le poème de Dante, pour introduire dans les Républiques italiennes du moyen âge ; la Vita nuova pour expliquer Dante et Beatrix ; et la Vie de Dante, par Boccace — grand homme pour en peindre un plus grand. Pour nous aider, un volume ou deux de M. Sismondi sur Les Républiques italiennes vaudront autant que les seize volumes entiers. Arrivé à Michel-Ange, il faut lire ses Sonnets et ses Lettres, avec sa Vie par Vasari, ou, de nos jours, par Hermann Grimm. Pour l’Église et le système féodal, Le Moyen âge, de M. Hallam fournira des aperçus qui, s’ils sont superficiels, peuvent cependant se lire et donnent une esquisse intelligible.
La Vie de l’Empereur Charles V, par Robertson,