Page:Emerson - Société et solitude, trad. Dugard.djvu/199

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la vie, on se dit qu’on en pourrait lire beaucoup par délégués, si l’on en avait de bons ; et pour les jeunes gens studieux, il serait utile de s’inspirer de l’Institut de France et de l’Association Britannique, où l’on divise tout le corps en sections pour étudier certaines matières qui lui sont confiées et faire un rapport ; de même, avec des personnes sur qui il peut compter, chaque scholar devrait s’associer en un Club littéraire, où chacun entreprendrait l’étude du volume ou de la série pour laquelle il est qualifié. Par exemple, quel n’est pas l’attrait de toute la littérature du Roman de la Rose, des Fabliaux, de la gaie science[1] des troubadours français ! Cependant, à Boston, qui a du temps pour eux ? Mais un membre de notre société entreprendrait le travail, les étudierait, s’en rendrait maître, ferait un rapport, comme sous serment, et nous donnerait le résultat véridique, tel qu’il le voit en son esprit, n’ajoutant rien, ne taisant rien. Pendant ce temps, un autre membre étudierait, approfondirait aussi honnêtement, et exposerait aussi véridiquement la mythologie britannique, la Table Ronde, les histoires du Brut, de Merlin, et la Poésie galloise ; un troisième ferait le même travail sur les Chroniques saxonnes, Robert de Glocester, et William de Malesbury ; un quatrième sur les Mystères, le Drame primitif, les Gesta Romanorum, Collier, Dyce, et la Camden Society. Chacun nous apporterait sa paillette d’or, après le lavage, et les autres décideraient alors si le livre leur est également indispensable.


  1. En français, dans le texte.