LES CLUBS
Nous sommes des appareils délicats, et exigeons un traitement subtil pour tirer de nous le maximum de force ou de plaisir. Nous avons besoin de toniques, mais il nous faut ceux qui ne coûtent que peu ou point de réaction. La flamme de la vie brûle trop rapidement dans l’oxygène pur, et la nature a tempéré l’air de nitrogène. Ainsi la pensée est l’atmosphère native de l’esprit ; cependant, à l’état pur, elle est un poison pour notre constitution complexe, et brûle rapidement la demeure d’argile de l’homme, à moins d’être tempérée par l’affection et la rude expérience du monde matériel. Des aliments et des climats variés, de beaux objets — et en particulier l’alternat d’une grande variété d’objets — sont une nécessité pour notre organisme exigeant. Mais nos toniques, nos jouissances, sont des pompes refoulantes qui épuisent la force qu’elles prétendent alimenter ; et de tous les cordiaux que nous connaissons, le meilleur, le plus sûr, celui qui nous recrée le plus, avec le moindre dommage, c’est la société ; et tout esprit sain et capable passe une grande partie de sa vie dans la société qui lui est le plus sympathique.