par le mérite soutenu du style, est héroïque en ses préceptes stoïciens, voit en Romain les droits de l’État, se montre particulièrement heureux, peut-être, dans son éloge de la vie rustique, et s’élève à la fin à un accent supérieur. Mais il n’épuise pas la question ; il invite plutôt à essayer d’ajouter au tableau des traits de notre vie moderne plus large.
Cicéron ne mentionne nullement les illusions qui s’attachent à l’élément du temps, et où la Nature se complaît. Wellington disait en parlant des militaires : « Quel masque que ces uniformes pour cacher des poltrons ! » J’ai souvent, trouvé les mêmes faux-semblants dans les pantoufles, la pelisse ouatée, la perruque, les lunettes, et le fauteuil rembourré de la Vieillesse. La Nature se prête à ces illusions, et ajoute la vue affaiblie, l’ouïe dure, la voix cassée, les cheveux blancs, la mémoire courte et la somnolence. Ce sont là aussi des masques, et tout ce qui les porte n’est point Vieillesse. Alors que nous nous appelons encore des jeunes, et que nos compagnons sont des jeunes gens ayant même des restes enfantins, quelque brave garçon de la bande exhibe prématurément une tête grise ou chauve, laquelle ne nous en impose pas, nous qui savons combien il ignore la sainteté ou le Platonisme, mais trompe ses cadets et le public qui lui témoignent aussitôt un respect, des plus amusants ; et par là nous découvrons un secret, à savoir que les airs vénérables qui inspiraient à notre enfance une telle crainte respectueuse étaient également imposteurs. La Nature est pleine de fantaisies, et met tantôt une vieille tête sur de jeunes épaules, tantôt un jeune cœur palpitant sous quatre-vingts hivers.