un corps plus admirable. C’est Vénus elle-même, non pas la Vénus froide et lourde de certains marbres antiques, qu’on nous célèbre comme les vrais modèles de la beauté pure et parfaite, mais la Vénus divine et voluptueuse que Boucher dessina en mille poses amoureuses, Boucher le véritable et le plus merveilleux de tous les évocateurs de splendeur féminine qui vécurent au grand siècle de la volupté et de la joie.
La tête est fine et langoureuse ; les seins fermes se dressent toujours vers la caresse. La taille tient sans peine dans les mains de l’amant. Mais la croupe triomphe, modelée divinement, avec des fossettes partout ; les cuisses sont évasées, de lignes magnifiques ; le dessin de la jambe est savant, compliqué, incomparablement charmeur. Mon aimée ressuscite à mes yeux l’Aphrodite voluptueuse : — elle me donne la fête glorieuse d’un Olympe…
Après dîner, la nuit venue, nous sommes montés dans notre auto. C’est un coupé ; devant les glaces, des stores de soie rose se baissent, et aussitôt on se croit transporté dans un tourbillon fantastique, on n’aperçoit plus rien, on va, on va, follement, on ne sait où, peut-être à la mort, mais sûrement à l’amour.
Tout d’abord, je cherchai la bouche de mon