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Page:Emery - Vierges en fleur, 1902.djvu/10

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VIERGES EN FLEUR

Philbert s’était recouché sur les coussins. Déjà le train partait, quand la porte s’ouvrit. Un jeune prêtre apparut, monta, prit une place.

Brusquement, Philbert se dressa, croyant qu’à la dernière minute, la petite dame, bien avisée, obéissait à ses appels. Sa désillusion fut dure. Il proféra :

— Ah ! Ma guigne !

Mais déplorant aussitôt son irrespectueuse exclamation :

— Pardon, monsieur l’ecclésiastique. Je vous fais des excuses bien plates pour mon accueil un peu bourru, J’espérais entrevoir un petit minois rose. Et vous en conviendrez, malgré toute votre amabilité, vous ne m’apportez pas le plaisir souhaité.

Le prêtre fronça les sourcils, pinça les lèvres, fit une grimace et s’efforça d’exprimer par les contorsions de sa physionomie un dédain très hautain, un superbe mépris.

Puis il prit son bréviaire et lut des oraisons, d’abord en murmurant, chuchotant les prières, bientôt les prononçant à haute et forte voix :

Pater noster qui es in cœlis, sanctificetur nomen tuum, adveniat regnum tuum, fiat voluntas tua sicut in cœlo et in terra ; panem nostrum…

Philbert interrompit :