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Page:Emery - Vierges en fleur, 1902.djvu/104

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VIERGES EN FLEUR

nagea, plongea, alla se reposer un instant sur les roches. Les baigneurs admiraient l’audace de cet inconnu, qui s’aventurait imprudemment, follement.

Il regagna sa cabine. Il y venait d’entrer, quand il entendit, dans la loge voisine, un frou-frou de soieries ; un doux parfum de femme en même temps montait. Sa curiosité aussitôt en éveil, son regard inspecta la cloison, espérant une fente : il n’en trouva pas ; mais les planches qui séparaient les cabines ne joignaient pas le toit ; et monté sur le banc qui meublait sa cellule, Philbert vit une femme qui se déshabillait. Ses robes, ses jupons, d’une élégance exquise, étaient accrochés aux parois. Et, parmi les dentelles de la chemise et du pantalon, le curieux entrevit un corps jeune et frêle, tout gracieux, menu, mais de lignes charmantes : une gorge naissante, d’un gentil modelage ; une croupe creusée de fossettes mignonnes. La chemise tomba ; et nue quelques instants, la baigneuse s’assit, sous les yeux de Philbert. Lentement, elle prit un maillot d’azur sombre, s’y glissa, protégea sa noire chevelure sous un bonnet écarlate, ouvrit la porte, disparut.

— Hé ! hé ! se dit Philbert, voilà qui réconforte mon regard effaré par les tétons d’Hortense.