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Page:Emery - Vierges en fleur, 1902.djvu/199

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VIERGES EN FLEUR

deux jeunes abbés qu’il avait rencontrés plusieurs fois dans les couloirs et dans le cloître du couvent.

Ils s’entretenaient avec des jeunes Bretonnes.

— À quelle heure ? demandaient les prêtres.

— À deux heures précises. Ce sera une très belle fête. Kersabiec, le bon joueur de biniou de Trégastel, parti depuis deux ans sur les équipages de l’État, se trouve justement ici, en congé pour quelques jours : il nous fera entendre les vieux airs bretons que nous aimons tant. Puis nous danserons jusqu’à la nuit. Gariou, le fermier, offrira une tonne de cidre, et M. Karnivel nous fera servir des gâteaux.

Philbert écoutait avec intérêt cette conversation. Il apprit que la fête aurait lieu le lendemain, à l’occasion du défrichement d’une lande, selon la vieille coutume de la contrée.

Les abbés, qu’il accompagna jusqu’au couvent, lui donnèrent des détails pittoresques sur les traditions locales, les danses, les pardons, les jeux du Finistère et des Côtes-du-Nord. Ils lui apprirent que les « défrichements » sont de curieux spectacles pour les étrangers, et l’engagèrent à s’y trouver dès le commencement.

Au cours des bavardages d’après dîner, Philbert annonça la fête aux baigneurs. Et chacun s’écria qu’il voulait y aller.