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Page:Emery - Vierges en fleur, 1902.djvu/70

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VIERGES EN FLEUR

Jeanne enlaça l’ami de ses bras, étroitement ; leurs bouches se rivèrent et les mains du jeune homme, repoussèrent la soie, firent surgir les seins.

Ces seins vierges et fiers, ces seins que nulle bouche n’avait conquis encore, exaltèrent l’amant.

Leur pulpe était moelleuse et ferme ; les contours avaient la pureté divine et parfaite de la forme moulée par le dieu dans sa coupe ; la couleur était celle d’un marbre où court l’azur des veines frissonnantes, où deux rubis s’incrustent.

Leur palpitation éperdue enchantait les regards de Philbert. La douce vague battait follement sa poitrine, débordait, s’enfuyait, se gonflait en tempête. Toute la passion du corps vierge de Jeanne se déchaînait, pantelait dans les seins, impérieuse, violente, toute prête à jaillir.

Philbert alors porta l’amante sur l’autel aux blanches nappes où le corps divin de la femme s’abandonne à nos cultes, où la messe d’amour exhale ses cantiques.

Et sur la couche sainte de l’extase des âmes et de la communion des chairs, Jeanne l’énamourée vécut enfin son rêve.