Aller au contenu

Page:Emile Littre - Etudes et glanures - Didier, 1880.djvu/466

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vers les années du déclin. Il y travailla quinze ans ; et l’impression de l’ouvrage dura peut-être autant d’années encore. Le succès couronna la tentative ; il éleva un monument national ; et il peut se reposer maintenant en considérant avec sérénité l’édifice qu’il a consacré à la langue française. » Ces paroles, adressées à des jeunes gens qui entrent dans la vie, à propos d’un vieillard qui en sort, m’ont paru, malgré l’excès de la louange, mériter d’être recueillies ; d’autant plus que mon exemple et les conseils dont je l’ai accompagné ont, je le sais assurément, engagé plus d’un homme de labeur et d’action à regarder plutôt ce qu’il avait à faire que ce qu’il avait à vivre[1].


Note supplémentaire. — Le commencement de la copie fut remis à l’imprimerie le 27 septembre 1859, la fin, le 4 juillet 1872. Les premiers mois de 1859 furent employés à des essais de caractères, avec un paquet de copie livré pour ces essais.

La copie (sans le Supplément) comptait 415,636 feuillets.

Il y a eu 2,242 placards de composition.

Les additions faites sur les placards ont produit 292 pages à trois colonnes.

Si le Dictionnaire (toujours sans le Supplément) était composé sur une seule colonne, cette colonne aurait 37,525 m. 28 cent.

La composition a commencé régulièrement en septembre 1859 ; le bon à clicher du dernier placard (sans le Supplément) a été donné le 14 novembre 1872 ; ce qui fait une durée de treize ans et deux mois environ.

La composition n’a été interrompue que pendant

  1. L’exemple donné par Littré n’a pas été perdu et son grand ouvrage a trouvé des imitateurs et des émules. Depuis bientôt dix ans, la maison Delagrave publié un Dictionnaire général de la langue française, du commencement du dix-septième siècle jusqu’à nos jours, par MM. Hatzfeld, Arsène Darmesteter et Antoine Thomas, ouvrage considérable et neuf par certains côtés. Voici en quels termes les auteurs parlent du Dictionnaire de Littré : « Si nous avons pu, comme c’était notre ambition, éclairer d’un jour nouveau l’histoire des mots par l’histoire des idées qu’ils représentent, c’est à celui qui a frayé le chemin qu’il convient de rapporter le mérite. » (Note de l’éditeur, 1897)