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LE CATHOLIQUE HYSTÉRIQUE




Il y a des maladies intellectuelles, de même qu’il y a des maladies physiques. On a dit que le génie était une névrose aiguë. Je puis affirmer que M. Barbey d’Aurevilly, le catholique hystérique dont je veux parler, n’a rien qui ressemble à du génie, et je dois déclarer cependant que l’esprit de cet écrivain est en proie à une fièvre nerveuse terrible.

Le critique, assure-t-on, est le médecin de l’intelligence. Je tâte le pouls au malade, et je reconnais en lui des désordres graves : il y a eu ici abus de mysticisme et abus de passion ; le corps brûle et l’âme est folle ; cet être exalté a des besoins de chair et des besoins