Page:Emile Zola, Mes haines - Mon salon - Edouard Manet, Ed. Charpentier, 1893.djvu/95

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

GUSTAVE DORÉ




L’artiste dont je viens d’écrire le nom, est à coup sûr une des personnalités les plus curieuses et les plus sympathiques de notre temps. S’il n’a pas la profondeur, la solidité des maîtres, il a la vie et la rapide intuition d’un écolier de génie. Sa part est si large, que je ne crains pas de le blesser en l’étudiant tel qu’il est, dans la vérité de sa nature. Il a assez de méchants amis qui l’accablent sous le poids de lourdes et indigestes louanges, pour qu’un de ses véritables admirateurs l’analyse en toute franchise, fouille son talent, sans lui jeter au nez un encens dans lequel il ne s’aperçoit peut-être plus lui-même.