— Ah ! farceur, je vous y prends, à vous admirer !
Lui, cette année-là, avait une Moissonneuse exécrable, une de ces figures stupidement ratées, qui semblaient des gageures, sorties de ses puissantes mains ; et il n’en était pas moins rayonnant, certain d’un chef-d’œuvre de plus, promettant son infaillibilité de dieu, au milieu de la foule, qu’il n’entendait pas rire.
Sans répondre, Bongrand le regarda de ses yeux brûlés de fièvre.
— Et ma machine, en bas, continua l’autre, l’avez-vous vue ?… Qu’ils y viennent donc, les petits d’à présent ! Il n’y a que nous, la vieille France !
Déjà, il s’en allait, suivi de sa cour, saluant le public étonné.
— Brute ! murmura Bongrand, étranglé de chagrin, révolté comme de l’éclat d’un rustre dans la chambre d’un mort.
Il avait aperçu Claude, il s’approcha. N’était-ce pas lâche de fuir cette salle ? Et il voulait montrer son courage, son âme haute, où l’envie n’était jamais entrée.
— Dites donc, notre ami Fagerolles en a, un succès !… Je mentirais, si je m’extasiais sur son tableau, que je n’aime guère ; mais lui est très gentil, vraiment… Et puis, vous savez qu’il a été tout à fait bien pour vous.
Claude s’efforçait de trouver un mot d’admiration sur l’Enterrement.
— Le petit cimetière, au fond, est si joli !… Est-il possible que le public…
D’une voix rude, Bongrand l’arrêta.
— Hein ! mon ami, pas de condoléances… Je vois clair.