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Page:Emile Zola - La Conquête de Plassans.djvu/168

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LES ROUGON-MACQUART.

jeunes gens jouaient au baccarat et qu’on a trouvé une dame avec eux.

Le docteur se montra très-choqué.

— Je veux vous demander conseil, dit-il en s’adressant au prêtre. Monsieur Maffre est venu comme un furieux chez moi ; il m’a fait les plus sanglants reproches, en criant que c’est ma faute, que j’ai mal élevé mon fils… Ma position est vraiment bien pénible. On devrait pourtant mieux me connaître. J’ai soixante ans de vie sans tache derrière moi.

Et il continua à gémir, disant les sacrifices qu’il avait faits pour son fils, parlant de sa clientèle, qu’il craignait de perdre. L’abbé Faujas, debout au milieu de l’allée, levait la tête, écoutait gravement.

— Je ne demande pas mieux que de vous être utile, dit-il avec obligeance. Je verrai monsieur Maffre, je lui ferai comprendre qu’une juste indignation l’a emporté trop loin ; je vais même le prier de m’accorder rendez-vous pour demain. Il est là, à côté.

Il traversa le jardin, se pencha vers M. Maffre, qui, en effet, était toujours là, en compagnie de madame Rastoil. Mais, quand le juge de paix sut que le curé désirait avoir un entretien avec lui, il ne voulut pas qu’il se dérangeât, il se mit à sa disposition, en lui disant qu’il aurait l’honneur de lui rendre visite le lendemain.

— Ah ! monsieur le curé, ajouta madame Rastoil, mes compliments pour votre prône de dimanche. Toutes ces dames étaient bien émues, je vous assure.

Il salua, il traversa de nouveau le jardin, pour venir rassurer le docteur Porquier. Puis, lentement, il se promena jusqu’à la nuit dans les allées, sans se mêler davantage aux conversations, écoutant les rires des deux sociétés, à droite et à gauche.

Le lendemain, lorsque M. Maffre se présenta, l’abbé Faujas surveillait les travaux de deux ouvriers qui répa-