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Page:Emile Zola - Le Docteur Pascal.djvu/86

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IV


Huit jours plus tard, la maison était retombée au malaise. Pascal et Clotilde, de nouveau, restaient des après-midi entières à se bouder ; et il y avait des sautes continuelles d’humeurs. Martine elle-même vivait irritée. Le ménage à trois devenait un enfer.

Puis, brusquement, tout s’aggrava encore. Un capucin de grande sainteté, comme il en passe souvent dans les villes du Midi, était venu à Plassans faire une retraite. La chaire de Saint-Saturnin retentissait des éclats de sa voix. C’était une sorte d’apôtre, une éloquence populaire et enflammée, une parole fleurie, abondante en images. Et il prêchait sur le néant de la science moderne, dans une envolée mystique extraordinaire, niant la réalité de ce monde, ouvrant l’inconnu, le mystère de l’au-delà. Toutes les dévotes de la ville en étaient bouleversées.

Dès le premier soir, comme Clotilde, accompagnée de Martine, avait assisté au sermon, Pascal s’aperçut de la fièvre qu’elle rapportait. Les jours suivants, elle se passionna, revint plus tard, après être restée une heure en prière, dans le coin noir d’une chapelle. Elle ne sortait plus de l’église, rentrait brisée, avec des yeux luisants de voyante ; et les paroles ardentes du capucin la hantaient. De la colère et du mépris semblaient lui être venus pour les gens et les choses.

Pascal, inquiet, voulut avoir une explication avec Mar-