Page:Emile Zola - Le Rêve.djvu/210

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lendemain, puisque, jusqu’alors, tout ce qui l’entourait s’était montré si généreux pour elle, et si tendre. Elle voulait garder la sagesse de Catherine, la modestie d’Élisabeth, la chasteté d’Agnès, réconfortée par l’appui des saintes, certaine qu’elles seules l’aideraient à vaincre. Est-ce que sa vieille amie la cathédrale, le Clos-Marie et la Chevrotte, la petite maison fraîche des Hubert, les Hubert eux-mêmes, tout ce qui l’aimait, n’allait pas la défendre, sans qu’elle eût à agir, simplement obéissante et pure ?

— Alors, tu me promets que tu ne feras jamais rien contre notre volonté, ni surtout contre celle de Monseigneur ?

— Oui, mère, je promets.

— Tu me promets de ne jamais revoir ce jeune homme et de ne plus songer à cette folie de l’épouser.

Là, son cœur défaillit. Une rébellion dernière manqua de la soulever, en criant son amour. Puis, elle plia la tête, définitivement domptée.

— Je promets de ne rien faire pour le revoir et pour qu’il m’épouse.

Hubertine, très émue, la serra désespérément dans ses bras, en remerciement de son obéissance. Ah ! quelle misère ! vouloir le bien, faire souffrir ceux qu’on aime ! Elle était brisée, elle se leva, surprise du jour qui grandissait. Les petits cris des oiseaux avaient augmenté sans qu’on en