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LES ROUGON-MACQUART.

très-compliqués. Aux trois côtés intérieurs du pavillon, autour des neuf bureaux, des flots de foule s’étaient massés, qui faisaient sur chaque bord des tas de têtes moutonnantes, dominées par des employés, assis et haut perchés, écrivant sur des registres.

— Mais, demanda Florent, est-ce que ces employés appartiennent tous aux facteurs ?

Alors, monsieur Verlaque, faisant le tour par le trottoir, l’amena dans l’enceinte d’un des bancs de criée. Il lui expliqua les cases et le personnel du grand bureau de bois jaune, puant le poisson, maculé par les éclaboussures des mannes. Tout en haut, dans la cabine vitrée, l’agent des perceptions municipales prenait les chiffres des enchères. Plus bas, sur des chaises élevées, les poignets appuyés à d’étroits pupitres, étaient assises les deux femmes qui tenaient les tablettes de vente pour le compte du facteur. Le banc est double ; de chaque côté, à un bout de la table de pierre qui s’allonge devant le bureau, un crieur posait les mannes, mettait à prix les lots et les grosses pièces ; tandis que la tabletière, au-dessus de lui, la plume aux doigts, attendait l’adjudication. Et il lui montra, en dehors de l’enceinte, en face, dans une autre cabine de bois jaune, la caissière, une vieille et énorme femme, qui rangeait des piles de sous et de pièces de cinq francs.

— Il y a deux contrôles, disait-il, celui de la préfecture de la Seine et celui de la préfecture de police. Cette dernière, qui nomme les facteurs, prétend avoir la charge de les surveiller. L’administration de la Ville, de son côté, entend assister à des transactions qu’elle frappe d’une taxe.

Il continua de sa petite voix froide, racontant tout au long la querelle des deux préfectures. Florent ne l’écoutait guère. Il regardait la tabletière qu’il avait en face de lui, sur une des hautes chaises. C’était une grande fille brune, de trente ans, avec de gros yeux noirs, l’air très-posé ; elle