la gorge de la jeune femme ; ce qui acheva de faire rougir Gasparine.
— C’est impossible, à la fin ! cria-t-elle. Couvrez-vous, madame, car c’est impossible, vraiment !… Couvrez-vous donc !
Elle lui jeta elle-même, sur les épaules, un châle de Rose, un grand fichu de laine tricotée, qui traînait. Le fichu descendait à peine aux cuisses ; et l’architecte, malgré lui, regardait les jambes.
Berthe tremblait toujours. Elle avait beau être à l’abri, elle se tournait vers la porte, avec des tressaillements. Ses yeux s’étaient emplis de larmes, elle implora cette dame couchée, qui semblait si calme, si à l’aise.
— Oh ! madame, gardez-moi, sauvez-moi… Il veut me tuer.
Il y eut un silence. Tous trois se consultaient du coin de l’œil, sans cacher leur désapprobation pour une conduite à ce point coupable. Puis, vraiment, on ne tombait pas en chemise chez les gens, passé minuit, au risque de les gêner. Non, cela ne se faisait pas ; c’était manquer de tact, c’était les mettre dans une situation trop embarrassante.
— Nous avons ici une jeune fille, dit enfin Gasparine. Pensez à notre responsabilité, madame.
— Vous seriez mieux chez vos parents, insinua l’architecte, et si vous me permettiez de vous y conduire…
Berthe fut reprise de terreur.
— Non, non, il est dans l’escalier, il me tuerait.
Et elle suppliait : une chaise lui suffirait pour attendre le jour ; le lendemain, elle s’en irait bien doucement. L’architecte et sa femme auraient cédé, lui gagné à des charmes si douillets, elle intéressée par le drame de cette surprise en pleine nuit. Mais Gasparine restait