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TROISIÈME PARTIE


I


Un matin de mai, Rosalie accourut de sa cuisine, sans lâcher le torchon qu’elle tenait à la main. Et, avec sa familiarité de servante gâtée :

— Oh ! Madame, arrivez vite… Monsieur l’abbé qui est en bas, dans le jardin du docteur, en train de fouiller la terre !

Hélène ne bougea pas. Mais Jeanne s’était déjà précipitée, pour voir. Quand elle revint, elle s’écria :

— Est-elle bête, Rosalie ! Il ne fouille pas la terre du tout. Il est avec le jardinier, qui met des plantes dans une petite voiture… Madame Deberle cueille toutes ses roses…

— Ça doit être pour l’église, dit tranquillement Hélène, très-occupée à un travail de tapisserie.

Quelques minutes plus tard, il y eut un coup de sonnette, et l’abbé Jouve parut. Il venait annoncer qu’il ne fallait pas compter sur lui, le mardi suivant. Ses soirées étaient prises par les cérémonies du mois de Marie. Le curé l’avait chargé d’orner l’église. Ce