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Page:Emmich - Geneviève de Brabant, trad De la Bédollièrre, 1841.djvu/19

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poussé par le mauvais génie, courut à l’appartement de Geneviève, se saisit d’elle et de son enfant, et les remit entre les mains de quelques serviteurs. « Emmenez-les, » dit-il à ces hommes, « et accomplissez l’ordre de notre maître : il les a condamnés à mort !

— Quel est leur crime ? » demandèrent ceux qu’on chargeait d’exécuter la cruelle sentence.

« Peu vous importe, » répondit Golo, « allez et obéissez, ou vous partagerez leur sort. »

Les serviteurs emmenèrent tristement la princesse et son enfant, et les conduisirent dans une forêt. Là, l’un d’eux dit à ses compagnons : « Quel mal ont-ils fait ? » Et une discussion s’engagea. « Frères et amis, s’écria un domestique attaché à Geneviève, nous ne savons pourquoi l’on traite ainsi notre maîtresse avec son fils. Est-ce que vous la croyez coupable ? — Non, » répondirent-ils d’un commun accord, « nous affirmerions par serment qu’elle est innocente. — Pourquoi donc la ferions-nous périr ? » dit le vassal fidèle. « Est-il un moyen de nous en dispenser ? » lui demandèrent ses compagnons. — Il n’y a qu’à la laisser ici, » reprit-il ; « plutôt que de souiller nos mains de son sang et de celui de son fils, mieux vaut les abandonner à la fureur des bêtes féroces. — Mais, » dirent les autres domestiques, « qu’arrivera-t-il s’ils s’éloignent de ce lieu ? — Nous ferons promettre à notre maîtresse de rester dans la forêt, et vous tous qui la connaissez , vous savez qu’elle tiendra la parole donnée. »