Page:Encyclique Quanta Cura et Syllabus, traduction francaise Montreal 1882.djvu/15

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ne doit rien décréter qui puisse lier la conscience des fidèles relativement à l’usage des biens temporels ; que l’Église n’a pas le droit de réprimer par des peines temporelles les violateurs de ses lois ; qu’il est conforme aux principes de la théologie et du droit public de conférer et de maintenir au gouvernement civil la propriété des biens possédés par l’Église, par les congrégations religieuses et par les autres institutions pies. »

Ils n’ont pas honte de professer hautement et publiquement les axiômes et les principes des hérétiques, source de mille erreurs et de funestes maximes. Ils répètent, en effet, que « la Puissance ecclésiastique n’est pas, de droit divin, distincte et indépendante de la puissance civile ; et que cette distinction et cette indépendance ne peut exister sans que l’Église envahisse et usurpe les droits essentiels de la puissance civile. »

Nous ne pouvons non plus passer sous silence l’audace de ceux qui, ne supportant pas la saine doctrine, prétendent que « quand aux jugements du Siège apostolique, et à ses décrets ayant pour objet évident le bien général de l’Église, ses droits et la discipline, dès qu’ils ne touchent pas aux dogmes de la foi et des mœurs, on peut refuser de s’y conformer et de s’y soumettre sans péché et sans aucun détriment pour la profession du catholicisme. » Combien une pareille prétention est contraire au dogme catholique de la pleine autorité, divinement donnée par Notre-Seigneur Jésus-Christ lui-même au Pontife romain de paître, de régir et de gouverner l’Église universelle, il n’est personne qui ne le voie clairement et qui ne le comprenne.

Donc, au milieu de cette perversité d’opinions dépravées, Nous, pénétré du devoir de Notre charge apostolique, et plein de sollicitude pour Notre sainte religion, pour la sainte doctrine, pour le salut des âmes qui nous est confié d’En-Haut et pour le bien même de la société humaine, Nous avons cru devoir élever de nouveau