Page:Encyclopédie des gens du monde, T01.djvu/10

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
PRÉLIMINAIRE. vij


elle lui sera demandée. Son but est si bien d'être complète que la nomenclature déjà composée qui lui sert de base est la plus riche qu'on ait jusque là reçue dans cette sorte d'ouvrages, et qu'elle est au moins quintuple de celle d'une Encyclopédie qui vient d'être achevée et dont nous nous plaisons à reconnaître les qualités re commandables. En acceptant presque dans leur plénitude les conditions exigées par M. Guizot pour son Encyclopédie élémentaire, nous croyons pouvoir aller au-delà sans inconvénient et nous charger encore, par exemple, du rôle d'historiens des idées humaines, lequel, dit-il, « n'est point admissible dans une Encyclopédie élémentaire, car il donnerait aux articles beaucoup trop d'étendue. »

Pour nous la méthode historique sera un moyen d'entretenir l'unité dans un ouvrage immense auquel concourent nécessairement un très grand nombre d'écrivains aux opinions desquels nous ne pourrions nous ne voudrions pas toujours substituer celles qui nous dirigent nous-mêmes et d'après lesquelles nous avons conçu cette entreprise. Par elle nous éviterons deux écueils l'hésitation et l'inconstance dans les vues d'un côté, et de l'autre le dogmatisme ou des opinions exclusives. Notre tâche à nous c'est d'exposer les questions plutôt que de les trancher ; nous rapporterons les idées produites à différentes époques plutôt que nous n'établirons les nôtres nous constaterons ce qui aura été fait et écrit, sans décider ce qu'il faudrait écrire et faire encore, et sans condamner le passé d'après des idées qui n'appartiendraient qu'au temps où nous vivons. Les hypothèses nous sont interdites ; nous nous mettrons en garde contre les idées que l'on appelle neuves et dont le principal mérite est d'être hardies ; car nous prenons la science et la vie comme elles sont, et nous avons aussi peu pour objet de réformer celle-ci que d'avancer celle-là autrement qu'en la propageant.

L'histoire sera donc notre unité fondamentale l'histoire appliquée à toutes les branches du savoir étudiée avec conscience et jugée sans passion mais non sans critique. C'est elle qui nous élèvera au-dessus des préjugés et de l'esprit de coterie c'est par ses enseignemens puisés aux meilleures sources que nous nous garantirons de ces préoccupations de temps et de lieux qui empêchent de comprendre des situations diverses et de respecter des tendances opposées.

Car notre ouvrage, bien que calculé essentiellement sur les be-