Page:Encyclopédie des gens du monde, T05.djvu/583

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CHA. ( 580) CHA Le mot cMteau est encore employé, ·c omme terme de marine. pour désigner les deux parties élevée~ qui forment les extrémités du navire, qu’on nomme aussi gaillards·( chilteau :cclarrièrc e !"d’avant). Enfin on a donné le nom de chateau d’eau’ à une macine plus ’ !u moins compliquée, qui a pour objet d’élever des eaux qu’eH• distribue ensuite aux fontaines d’oneville, ou seulement dans un parc, coflme objet de pur ornement. C.N.A.

CHATEAUBRIAND (François-Auguste, vicomte DE) est né en 1769 à Saint-Malo, de parents nobles dont il fut le dernier enfant ; il avait un frère qu’on élevait pour être conseiller au parlement de Rennes ; lui, en sa qualité de cadet, fut destiné à la marine. Il commença ses études à Dol et les termina à Rennes ; il alla ensuite à Brest étudier les constructions navales. Tout à coup, saisi de dégoût pour l’état qu’il devait embrasser, il revint chez ses parents qui habitaient alors un manoir seigneurial appelé Combourg, ancien patrimoine de leur famille ; là, quelques mois de sa vie s’écoulèrent entre un père sombre et redouté, une mère languissante, une sœur rêveuse et frêle qu’il aimait de la plus tendre affection. Il fut un moment question de faire de lui un ecclésiastique ; mais telle n’était pas sa destinée. Ce fut avec le brevet de sous-lieutenant au régiment de Navarre qu’il dut enfin, à dix-sept ans, quitter le château paternel ; alors il vit Paris, le Paris du XVIIIe siècle, gai, voluptueux, incrédule et pamphlétaire, mais déjà ému d’un trouble vague, avant-coureur de la révolution. Il alla à Versailles et y contempla dans toutes ses splendeurs ce trône qui ne devait pas tarder à s’abîmer sous un échafaud.

Deux ans s’étaient écoulés ; il venait de se marier. Les états-généraux assemblés commençaient le plus gr(lnd drame qui se soit jamais joué chez rles peuples civilisés, lorsqu’il partit pour allet· chercher en Amérique, à tt·avers des sites vierges et des nations errantes, le fameux passage du nord-ouest. Le jeune Châteaubriand s’enfonca dans ces contrées san~ limites, vécut ~vec les sauvages, et dot· mit à l’ombre 4es forêts vieilles comme le monde. Il oubliait l’Europe, lorsque la circonstance la plus fortuite fit tomber entre ses mains. un’ journal qui lui révéla tout d’un coup les événemens immenses auxquels’ trois années avaient suffi. La monarchie n’était plus, quoique son nom subsist&.t encore ; une démocratie menaçante en avait pris la place el la noblesse émigrée tournait son épée contre nos frontières. C’était dans ses rangs que l’honneur, tel que l’entendaient les gentilshommes, avaient marqué la place de M. de Châteauhriand : il s’y rendit après quelques mois passés à Paris. Blessé a11 siége de Thionville, en septembre 1792, attaqué eu outre de maladies cruelles, il fut transporté mourant dans l’île de Jersey ; après s’y être un peu rétabli, il passa en Angleterre, où il languit dans un grand dénûment, tandis qu'en Francesonfri>re tombait sous la hache fatale. Quelques traductions ’&idaient ù subsister ;sa santé paraissait d’ailleurs tellement détruite que les médecins désespéraient de lui. C’est dans cette situation qu’il publia· son premier ouvrage intitulé : Essai Idstorique et politique sur les révolutions anciennes .et moderne& dans leur rapport avec lu ré<•olution française (Londres, 1797). Quoiqu’il en eût envoyé des exemplaires en France, l’ouvrage y passa inaperçu. Après le 18 brumaire, il revint dans sa patrie et travailla pour le Mercure, dans lequel il fit insérer A tala (1801). L’année suivante il publia leGénie duC !tristianisme :ce livre eut un grand succès, fit sur le public une impression tout-à -fait neuvf’, fut loué avec passion et critiqué de même. Napoléon, qui savait si bien distinguer les hommes de mérite, nomma l’auteur secrétaire d’ambassade auprès du cardinal Fesch, à Rome. De retour à Paris en [évrier 1804, il fut, le

!! !! ma.~s sui’ant, nommé ministre plénipotentiaire 

dans le Valais ; mais la mort dépl )rable du Juc d’Enghien lui fit presque aussitôt donner sa démi,sion. On a dit que Napoléo,n, loin de lui en vo•1loir, lui fit plus tard de nouvelles offres ; quoi qu’il en soit, celui qui avait donné aux lettres les prémit’es de ses ta lens, qui leur devait déjà une couronne, né demanda plu~ qu’à elles seules de nouveaux honneurs. Depui ~ long-temps il avait conçu l’idée d’un