Aller au contenu

Page:Encyclopédie méthodique - Amusements.djvu/28

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
ACO ACO 17


trois intervalles qui ne sont pas entìèrernent justes, sçavoir, la tierce mineure du reau fa : en ëffet, n’étant composée que d’un ton mineur & d’un demi-ton —majeur".,’.elle n’est que dans lerappórt de^à 32, qui est un peu moindre, savoir d’un 80e, que celui de s à 6, rapport juste des sons qui cOmposentla tierce mineure ;

Pareillement la-tierce"majeure’de fa à la est trop.haute, étant composée dé deux tons majeurs, au lieu qu’elle doit être composée, d’un : ton majeur &’d’un ton mineur, pour être exactement dans le rapport de.4 à y. La tierce mineure.de la à ut est enfin, altérée,.par là même raison que-’celle de re à fa.

Si cette disposition des tons majeurs & mineurs étoit arbitraire, ils pourroient sans doute être arrangés de manière qu’il y eût moins d’intervalles altérés « : il fuffiroit pout cela de faire mi : mi : le ton deut-ïre, &C. majeur’celui du re au mi : on pourroit aussi faire mineur le ton du fol au’; la, & maje-Ur célui du la au-fi-. Car on trouvera, , énumération faite, qu’il n’y auroít plus, par ce rnóyën, qu’une feulé tierce altérée ; aulieu qu’il ; fy eri a trois dans l’autre disposition. De-sà sont venues les disputes entre les musiciens sur la.dis.tribûtion de.ç-tons mineurs & majeurs, lés. uns’Voulant, par exemple, que de Yut au re il’y eût unton majeur, les ; autres voulant qu’il fût.mi-v » rieur. Mais ; la génération harmonique des échelle —diatonique, développée par M. Rameau., në permet pas cétté disposition, ; mais uniquement las première:c’est cëlle qui « est indiquée par la nature; &., malgré ses imperfections que le tempé » -rament

tempé « -rament dans » Texécution, elle est préférable à ja première des échelles.grecques, fort défectueuse, en ce qu’elle ne comprenoit pas tòutè Tétenduë de l’octave : èilë vaut mieux’aussi que, la seconde, attribuée à Pythâgore, mi, fa, sel, —&c. parce que fa désinence est plus parfaite, & porte à i’oreille un repos qui n’est pas dans celle de Pythâgore,.a, cause de fa chute sur la tonique, annoncée & précédé par la note j ?,..tierce de la quinte sol, dont l’effet est si marqué pour toutes les oreilles musicales, qu’elle en a retenu le nom de note sensible.’..-.’.

On reconnoît dans la musique deux modes pro-s prement dits, dont les caràòtères sont bien marqués aux oreilles, douées —de quelque, sensibilité musicale : c’est cé que l’on’appelle le mode majeur 8c. le mineur, On est dans le mode majeur, quand, dans l’échelle diatonique, la tierce de la tonique —est majeure ;  : telle est la tierce de fat.’au mi. Ainsi : la gammé-, oú--’l'échelle diatonique ci-dessus, est. dànsle mode "majeur.

Mais lorsque la tierce de la.’tonique est mineure, on est dans le mode mineur. Ce mode, a son échelle-xommelè —majeur. Prenons la pour tonique, ; l’échelle du modemineur en montant

Amusemens des Sciences.


est la, fi, ut,.re, mi, fia, fol, *f, la. Nous disons en montant, car c’est ici une « singularité du mode mineur.-, que son échelle est différente en descendant qu’en montant. Eri effet, on doit dire:en descendant, la, fol, fa, mi, re, UÌ, fi, la. Si le ton étoit en ut, l’échelle montante feroit, ut, re, mi b, fa, fol, la b, fi, ut ;. & en descendant, ut, si b, la b, fol, fa, mi b, re, ut.-Voilai, pourquoi, dans les airs ên mineur, sans que le ton ait changé, on rencontre siTouvent des disesou des bémols accidentels, ou desbéquarnfs qui détruisent bientôt leur effèt, pu célui dé Ceux qui sont à la clef C’est une desces singularités dont, i’oreille avoit fait sentir la nécessité aux musiciens, mais dont M. Rameau a le premier développé Ja cause-, qui réside dans la marche de la basie fondamentale.; ’ » :.’>

Àjouterons-nous à ces deux modes un troisième, proposé par M. de Blainville, sous le nom de mode mixte, & dont il enseigne la génération & les propriétés, dans son Histoire de la Musique ? Son échelle est, mi, fa, fol, la, fi, : ut, re, mi. Je me borne à. dire que je ne vois pas que les musiciens aient encore fait beaucoup d’accueils à ce mode nouveau, & j’avoue n’être pas assez versé en ces matières pour pouvoir dire s’ils ont tort ou raison.

Quoi qu’il en soit, le caractère du mode majeur est la gaieté & le brillant ; lé mineur a quelque chose de sombre. & de’triste,’qui le rend particulièrement propre aux expressions de cette espèce. « . :’.'. ».

La musique moderne a aussi ses genres, comme.l’ancienne ; Le diatonique est le plus commun ? comme il est aussi.celui qui est le plus-clairement indiqué par.la nature ; mais les modernes ont aussi rieur chromatique, & même, à_ certains égards, leur enharmonique, quoique dans des sens unpeu différents de ceux que lés anciens attachoient à, ces mots.. :

La modulation est chromatique, lorsque l’on" passe plusieurs demi-tons de fuite, commè si l’on disoit, fa, mi, mi b,.re, du fol, fa %, fa, mi.. Il est assez rare d’avoir ainsi plus de trois ou quatre demi tons consécutifs. On, trouve néanmoins, dans’.un air du second acte de lá Zingara, où la Bohémienne, intermède italien, une octave presque entière de Yut au re inférieur, toute en demitons ; ce qui fait dix. demi-tons consécutifs. C’est le plus long passage chromatique que je. con-’noifié.

M. Rameau trouve l’origine de cette progression dans lamarche de. la baífe. fondamentale, qui, au lieu d’allerde quinte en quinte, ce qui est son mouvement naturel,’, marche., de tiercé en tierce. Maïs ilfaut remarquer ici que, dansTexac. titude, il ne doit y avoir dans le premier, passage